La néonymie occupe une place importante dans les travaux des chercheurs de diverses disciplines scientifiques. Qu'ils soient mathématiciens, astronomes, cosmologistes, chimistes, physiciens, ou autres, ils recourent, d'une manière consciente ou parfois inconsciente, aux néonymes pour répondre aux besoins nominatifs de leurs domaines respectifs.
L'étude des procédés utilisés pour la formation des nouvelles dénominations des langues de spécialité sont, depuis plus de quatre décennies, au centre de préoccupation de nombreux lexicologues et terminologues dont nous citons Goose (1975) et Rondeau (1984). Parmi ces procédés, c'est la néonymie par transfert qui nous intéresse particulièrement ici. Elle implique le plus souvent le recours à la traduction et par conséquent aux différentes pratiques d'adaptation et d'accommodation linguistique. Peut-on alors parler de néonymie traductive à l'instar de la néologie traductive dont parle Hermans (1996) ? Répondre à cette question n'est pas chose évidente. Plusieurs considérations doivent être prises en compte afin de pouvoir construire quelques éléments de réponse. Parmi lesquelles, nous notons le type du corpus à étudier et la distinction entre néonymie d'origine et néonymie d'appoint, telle qu'elle a été relevée par Rondeau.
Dans cette optique, nous nous proposerons d'étudier les néonymes spécifiques au domaine de la physique. Nous comptons puiser nos données dans le glossaire que nous avons constitué en concertation avec deux chercheurs physiciens pour le placer à la fin de leur livre qui est maintenant sous presse. Trilingue : arabe, français, anglais, le glossaire contient plus de 300 termes. Sa réalisation en trois langues nous a permis de retenir un point essentiel, celui que le procédé de traduction est bien présent dans la formation des néonymes relevant du domaine de la physique. D'où notre interrogation sur la possibilité de parler de néonymie traductive. Les données du corpus et l'analyse que nous allons présenter vont apporter des propositions à ce propos.