Élaboration de critères de survie quantitatifs et qualitatifs des néologismes : application au français de la médecine
Coralie Schneider  2, 1@  
2 : IULATERM, Universitat Pompeu Fabra  -  Site web
Roc Boronat, 138 08018 Barcelona -  Espagne
1 : Centre de Linguistique Inter-langues, de Lexicologie, de Linguistique Anglaise et de Corpus  (CLILLAC-ARP EA 3967)  -  Site web
Université Paris Diderot - Paris 7 : EA3967
Université Paris Diderot, Bât. Olympe de Gouges, case postale 7046, 75205 Paris CEDEX13 -  France

Dans les domaines de la recherche scientifique tels que celui de la médecine, la création néologique intervient lors d'une nouvelle découverte ou d'une innovation technique. Le nouveau concept (découverte ou innovation) nécessite alors une dénomination propre.

Nous nous intéressons à l'évolution de néologismes médicaux français, qu'ils soient issus d'une création primaire ou secondaire. L'anglais étant la langue de diffusion de la science, nous sommes amenée à prendre en compte l'existence de variantes terminologiques dans cette langue. Cependant, nous allons axer notre communication sur la néologie en français

L'intérêt d'étudier l'évolution des néologismes se justifie car certains néologismes intègrent durablement le français médical, alors que d'autres moins usités, finissent par tomber en désuétude. La disparition plus ou moins progressive d'un néologisme peut être la conséquence d'une technique médicale devenue obsolète (Pascaline Dury et Patrick Drouin, 2010), de l'instauration de nouvelles normes de dénominations de maladies (Pascaline Faure, 2010, pp. 6-10) ou bien même d'un terme s'imposant au détriment de ses variantes terminologiques, parfois néologiques, qui finissent par disparaître.

Nous émettons l'hypothèse qu'un certain nombre de critères, que nous appellerons facteurs de survie, jouent un rôle prépondérant, voire déterminant dans l'évolution et la survie ou la disparition de chaque néologisme médical étudié. Nous entreprenons donc de classer ces néologismes en fonction des facteurs de survie que nous avons identifiés.

Ces derniers comprennent, entre autres, l'existence éventuelle de variantes terminologiques et/ou d'équivalents dans une autre langue, des données chiffrées, telles que le nombre d'occurrences et le taux de distribution des néologismes, ainsi que leur importance relative par rapport à celles de leurs variantes terminologiques.

Pour mener à bien notre recherche, nous avons entrepris de recueillir un échantillon de 34 néologismes à partir d'un corpus diachronique, compilé par nos soins ; celui-ci comporte 536 articles scientifiques en français qui traitent des maladies rares et publiés entre 2007 et 2015, soit 1 176 486 mots.

L'analyse comprend un volet axé sur les facteurs de survie dits « quantitatifs », autrement dit les facteurs qui s'appuient sur des données chiffrées. Nous entendons par là, le taux de fréquence d'utilisation d'un néonyme et son évolution dans le temps, ainsi que le taux de diffusion de ce néonyme d'un auteur à l'autre.

À cela s'ajoutent des facteurs dits « qualitatifs ». Nous nous intéresserons aux mécanismes de création néologique, au degré de stabilisation sémantique, à l'influence des contextes socio-culturels et des règles ou préconisations instaurées par la communauté scientifique.

Notre objectif de thèse vise à exposer une méthodologie de détection de néologismes médicaux en français et en anglais, de leurs variantes et de leurs équivalents en langue anglaise, en vue d'une classification basée sur ces facteurs de survie. Nous présenterons, ici, l'analyse quantitative et qualitative de quelques cas représentatifs de notre échantillon en fonction des facteurs de survie.



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